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L’accès au financement et le taux d’intérêt du secteur de la Microfinance en Afrique de l’ouest

Published on December 20, 2010

by Bachir Amadou

Le financement est généralement le talon d’Achille des IMFs particulièrement en Afrique de l’ouest, c’est un des éléments les plus déterminants du fonctionnement de l’IMF.

Tenant compte de la simple formule du taux d’intérêt   ou I représente le taux d’intérêt, FG les frais de gestion, CI les créances irrécouvrables,  CR le coût de ressources, K le taux de capitalisation, PP le produit de placement (Etude Spéciale CGAP, 1997).

La première source de financement des IMFs qui ne sont pas des institutions de crédit direct est l’épargne. Il est évident qu’une institution qui arrive à mobiliser beaucoup d’épargne peut appliquer des taux faibles à ses clients, et voire même faire des DAT dans certain cas auprès d’autre institutions financière et ainsi en plus des intérêts rapportés grâce au crédit octroyé sur la base de l’épargne mobilisée, l’institution bénéficie des produits de placement rapportés par son DAT.

Bien que rare, le faite de faire des DAT dans les institutions bancaires crédibilise d’avantage une IMF, ce qui lui permet aussi d’accéder aux ressources des banques à un taux très avantageux. Ce qui fait un semblant de paradoxe que les IMFs de petite taille ou les plus jeunes ont du mal à mobiliser les ressources des institutions financière pendant qu’elles ont un grand besoin de ressources contrairement au grandes qui ont assez de ressources et qui peuvent aussi en mobiliser facilement.

Les partenaires financiers aussi financent les IMFs via des lignes de crédits généralement abordables ou par des subventions. Ce qui allège le coût des ressources à l’institution qui peut ainsi réduire ses tarifs. Seulement à ce niveau, les fonds des partenaires financiers ne sont pas éternels, ils sont limités en terme de montant et dans le temps. Il sera alors difficile d’appliquer une baisse des taux d’intérêt dans ce cas. Néanmoins la baisse du taux peut intervenir si le financement est celui de ressources affectées, qui représentent des fonds mis à la disposition de l’institution pour en faire des crédits selon les conditions du bailleur qui supporte aussi le risque. Il est normal à ce niveau d’avoir des taux aussi bas que possible.

De plus en plus d’IMFs ne disposent pas d’assez de ressource en terme d’épargne leur permettant de répondre au besoin croissant de credit des clients et finissent par avoir recours à des ressources commerciales au taux du marché généralement auprès des banques commerciales.

Or les banquent leur appliquent généralement des taux effectifs de plus de 10%, ce qui naturellement fait que les taux d’intérêt des IMFs devient plus élevé que celui des banques.

Il faut noter à ce niveau l’accès difficile à ces ressources commerciales, ce qui entraine encore beaucoup de dépenses en matière de frais encourus pour avoir ce financement.

Les banques de la zone UEMOA ont beaucoup de raison de ne pas financer les IMFs, ou préférer financer les entreprises à la place des IMFs. L’une de ces raison évoqué est celle de la non éligibilité des dossiers des IMFs aux accords des classements de la banque centrale, ce qui handicaperait une banque commerciale qui prêterait à une IMF, ceci dégrade non seulement le ratio de structure de portefeuille des banques mais aussi les priverait du refinancement de ce crédit de la part de la banque  centrale en cas de besoin.

Ainsi il faut une grande confiance à une IMF pour la financer, ceci se traduit par une transparence financière en générale en plus d’une garantie et d’autres critères internes. Or ceci n’est pas toujours le cas auprès des IMFs.

Certains pays africains ont individuellement ou de manière collective mis en place des fonds destinés à faciliter le financement des institutions de Microfinance. Soit en finançant directement les IMFs qui ont en majorité  du mal à accéder aux ressources des institutions bancaires, soit en leur facilitant l’accès aux ressources en étant garant, ceci dans la plus part des cas à des taux plus bas que ceux du marché.

Cette action peut normalement entrainer une baisse du taux d’intérêt des institutions financés même si en général ce n’est pas le cas dans la pratique.

Le taux d’intérêt en Microfinance est certes influencé par le coût des ressources, mais qui est aussi à son tour conditionné par l’accès  au financement, pendant qu’indépendamment l’équilibre financier tant recherché par les IMFs a tendance à favoriser un taux d’intérêt élevé même en cas de facilité d’accès au financement. Arriverons-nous un jour à une imposition de baisse des taux d’intérêt des IMFs financées à des taux avantageux par les institutions de facilitations de financement comme les fonds?

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